atterrissage en territoires inconnus

Peu convaincu par la réponse de la demoiselle, 7-6 n'insista pas. Il ne comprenait jamais rien aux femmes de toute façon.
Zaina semblait douter d'elle, pour la rassurer, le soldat commença à énumérer les qualité qu'il avait noté durant le peu de temps où ils s'étaient côtoyés.

- Déjà tu as un bon potentiel physique, ensuite tu es débrouillarde et tu réfléchis plus loin que le bout de ton nez. Ce sont de grandes qualités, pas seulement chez P.U.R.E.

Elle l'interrogea ensuite sur la vie à P.U.R.E., il allait devoir rester vague pour ne pas dévoiler de secrets militaires.

- C'est comme à l'armée, strict mais juste. Sur le temps de travail on attends de nous une rigueur et une efficacité élevée mais en dehors de ça c'est assez cool. Les infrastructures sont loin d'être spartiates, même les sans grade ont accès à un bon confort. Comme je fait partie des forces spéciales je ne pourrait pas te dire en détail ce qui t'attends mais si tu veux savoir de quoi est fait mon quotidien c'est simple. Quand je ne suis ni déployé, ni en permission comme maintenant, je passe des heures en salle d'entrainement à parfaire mes techniques et à chercher mes limites. A chaque retour de mission on me fait passer toute une batterie de test pour analyser le comportement de mon corps en combat. Un truc qui me plais beaucoup, c'est quand l'équipe technique me demande de tester leurs prototypes, une fois sur deux l'engin me saute à la figure mais quand ça marche je joue avec des truc géniaux.

Il tira son révolver de son étui et le tendit à sa passagère. Il le manipulait sans aucune gène alors qu'il pesait lourdement dans les mains de la jeune fille.

- Mon Handcanon, comme ils l'appellent, a été fait sur mesure. Vois-tu, avec ma force j’abimais les armes qu'on me confiait, combien de gâchette ai-je cassé ? Combien de chiens arrachés ? Du coup ils sont obligés de modifier les armes qu'on me confie en en tenant compte. D'un autre côté ça leur permet de faire des fantaisies. Comme tu le vois le poids de cette arme la rends difficile à manier ? Son recul te l'arracherai des mains, alors que ça ne me pose aucun problème. Et il y en a plein d'autres.

7-6 s'était laissé emporter par son récit et ne se rendit compte qu'ils étaient arrivés à destination qu'une fois garés. C'était un petit motel, ni insalubre ni luxueux. Le soldat éteint le contact et descendit. Il demanda avec un sourire.

- Ça te dérange de garder la voiture deux minutes ? Je vais chercher nos clés.

Il tourna les talons et en quatre minutes, montre en main, il était de retour avec les clés de leurs chambres. Il tendit la sienne à Zaina et déchargea leurs affaires.

- Elles sont mitoyennes, si jamais tu as le moindre soucis viens me voir, je laisserai la porte ouverte. Il ouvrit la sienne pour décharger le tout et enchaina. Je vais me passer un coup d'eau sur la figure, on vas diner après ? Qu'est-ce qui te ferait plaisir ?

Alors que la voiture continuait d'avancer, Zaïna écoutait 7-6. Il lui expliqua d'abord ce qui l'avait poussé à dire qu'elle pourrait faire un bon agent de P.U.R.E. Le soldat répondit ensuite à sa deuxième question. Chercher ses limites, Zaïna le faisait aussi dès qu'elle en avait l'occasion. Entraîner son corps au combat. Elle pourrait surement aimer. Pas dans l'idée de tuer, mais pour dépasser ses limites. Se faire exploser des engins à la figure, pas très amusant. Des trucs géniaux? Des armes surement. Depuis quand les armes étaient des jouets ? Il lui passa son arme. Ses main descendirent de quelques centimètres. Elle parvenait à la porter mais avec ses deux mains. Comme l'agent le disait, impossible pour elle de l'utiliser. Plein d'autres ? Ça avait beau être des armes, Zaïna était curieuse. pendant le récit de 7-6, il avaient finit par arriver à destination. l'homme était même parvenu à lui faire oublier sa tristesse. Comme demandé par le soldat, la jeune fille garda la voiture. Il revint rapidement. Zaïna aida le soldat à porter les affaires. en dehors du résultat de ses courses, elle n'avait rien à elle. Elle en prit le plus qu'elle pouvait.  L'africaine ne voulait pas être un poids pour le soldat. Une fois les affaire posées, Zaïna pu découvrir sa chambre. Un luxe pour une enfant des rues. Même en ayant un travail, la jeune fille avait du choisir entre manger à sa faim et dormir dans un vrai lit. D'ailleurs elle mangeait toujours peu. Elle était habituée à ne gagner que quelques pièces. L'agent lui dit qu'il allait se laver le visage, avant de lui demander ce qu'elle désirait manger.

- Tout me va, je ne sais pas trop ce qu'on mange par ici

Alors que le soldat se passait un coup d'eau sur la figure, Zaïna testa son lit puis regarda par la fenêtre. Elle avait une vue sur une partie des environs. Non loin un adolescent, s'amusait à brûler des poubelles à coup de briquet. Zaïna pu tout de même remarquer que les flammes étaient trop fortes pour provenir du seul briquet. C'était un descendant qui se servaient de son don pour amplifier la flamme de l'objet. Pas énormément, mais suffisamment pour qu'en y regardant bien ce soit visible. C'était dangereux. Cependant, avec le soldat à côté, elle ne pouvait pas le prévenir. De plus il allait surement la repousser. Il risquait aussi de ne pas la comprendre. Zaïna se contenta donc de l'observer.

Un peu de frai sur le visage, ça ne valait pas son masque mais ça l'apaisait. Lorsqu'il eu fini, 7-6 retrouva Zaina en train de rêvasser à la fenêtre.

- Je crois avoir vu un buffet à volonté en arrivant, on pourra goûter un peu de tout...

Le soldat s’interrompit lorsqu'il vit l'adolescent pyromane, il ouvrit la fenêtre en grand avant de siffler fort. Il cria ensuite d'arrêter et qu'il risquait de blesser quelqu'un dans une langue que Zaina ne comprit pas et le garçon s'enfuit.

- Merde il s'est tiré ! Bah. De toute façon je suis en repos, je dirai que j'étais pas au courant. Il se tourna vers la demoiselle en souriant. On y vas ? Ce n'était bien sûr qu'une question rhétorique mais il ne voulait pas trop la commander tout de même.

Cinq minutes de marche plus tard ils faisaient face à une représentation presque exhaustive de la gastronomie asiatique : du nem aux fruits de mer épicés en passant par des insectes et sans oublier des chose qui ne rappelaient rien de connu. 7-6 commença par remplir à raz bord une assiette de nouilles sautée, il prit ensuite le plat, posa son assiette à la place et s'en alla manger son premier plat. Il enchaina ensuite quatre autres plat de la même manière avant de devenir raisonnable, il ne prenait plus les assiettes que deux par deux.

Après une heure de carnage, le gérant les mis dehors avec l'interdiction de revenir. Une fois seuls, le soldat éclata de rire, il sortit un calepin et griffonna quelques mots dessus avant de s'expliquer, hilare :

- Et un de plus ! Je serait bientôt banni de tous les restaurants à volonté du monde. J'espère que tu as bien mangé au moins. Une fois son calme retrouvé il continua. C'est à cause d'un pari avec un ami, il me sermonne sur mon appétit mais qu'est-ce que j'y peux moi si ma faim est aussi grande que ma force ? Aussi loin que remontent mes souvenir j'ai toujours mangé énormément. Bon c'est pas tout mais demain on part tôt, on rentre au dodo.

Ils rentrèrent à leurs chambres d'hôtel et 7-6 s'écroula sur son lit et s'endormit instantanément. Il restait cependant alerte dans son sommeil, entrainé à réagir et à se battre même surpris en pleine nuit.

Le soldat s'adressa au pyromane qui prit la fuite juste après. Qu'avait-il bien pu lui dire ? Zaina n'avait pas compris son langage. En tout cas ça avait l'air d'avoir marché. La langue semblait imprononçable. Africaine se demandait comment le soldat faisait pour réussir à la parler. Quoi qu'au final elle n'était plus sur que 7-6 ait voulu ce résultat. Une chance que l'agent soit de repos apparemment. Se tournant vers la jeune fille, l'homme lui demanda de le suivre. Zaina acquiesça et s'exécuta. Ils entrèrent dans le restaurant. Ce que ça pouvait sentir bon et puis toute cette quantité de nourriture, c'était trop beau pour être vrai. Zaina était impressionnée. Elle le fut encore plus en voyant la dose d'aliments que le soldat était capable d'engloutir. Plus posé, l'africaine prit une petite quantité de chaque plats. Elle voulait goûter à tout. Elle n'eut pourtant pas le temps de finir. Le commerçant les avait mit à la porte. Tant pis, elle se contenterait de ce qu'elle avait réussi à manger. Pour une fois qu'elle pouvait vraiment se nourrir et dormir au chaud en même temps, elle n'allait pas faire la difficile. D'après le soldat, fière de lui, leur renvoi était dû à un pari avec l'un de ses amis. Il en riait d'ailleurs. Zaina ne voyait pas ce qu'il y avait de si drôle. Cependant, elle ne fit aucun commentaire sur la question. Elle se contenta de répondre à celle du soldat.

- Ça ira, merci de me loger et de m'avoir permis de manger. Je vous rembourserais dès que j'aurais de quoi faire. Je vous le promets

Encore fallait-il trouver les sous. Bah elle finirait bien par y arriver un jour. Une faim aussi grande que sa force. Il devait être drôlement fort alors. Avait elle vu toute sa force à l'aéroport ou seulement une partie ? Peu importait. Tant qu'elle ne montrait pas son don, elle ne risquait rien. Ils rentrairent ensuite au motel et Zaina s'endormit profondément. Elle allait en faire des rêves avec ce qu'elle avait vécu. C'était dix fois mieux que sa vie en Afrique. Au final elle ne regrettait pas d'être partie, vraiment pas.

7-6 se réveilla naturellement une bonne heure avant l'aube, il avait besoin de moins de sommeil que les autres, une caractéristique implantée pour faire de lui un meilleur soldat sur les déploiement de longue durée. Il avait fait le plein d'essence de sa jeep, réparé leurs affaires pour le voyage et s'était lancé dans des exercices de renforcement musculaire pour réparer les dégâts causés à son dos la veille. Lorsqu'il estima que Zaina avait dormi au moins sept heures il toqua doucement à sa porte.

- Zaina ? Debout on avale le p'tit dej et on décolle avant que les routes ne soient bouchée.

Le soldat avait ramené un plateau avec un bol de riz et plusieurs fruits locaux. Pendant qu'elle mangeait il lui expliqua l’expédition :

- Nous nous rendons dans les ruines de la citée antique Kang Jür Mill, ce n'était qu'une légende jusqu'à ce qu'on la retrouve par miracle dans une vallée retirée. Comme la dictature locale ne veut pas en entendre parler, personne n'a pu y mettre les pieds. C'est là que mon badge de P.U.R.E. rentre en action, grâce à lui nous pouvons voyager partout sans être inquiétés.

Il prirent la route et l'explication continua :

- Tu te rends compte de l’aventure ? Nous allons être parmi les premiers à arpenter cette citée disparue depuis des millénaires. Les deux heures de voyages furent relativement calmes, 7-6 enseigna le peu qu'il savait sur cette civilisation à sa jeune partenaire : société matriarcale, gouvernement et religion étaient indissociables, très avancée technologiquement pour son temps, Kang Jür Mill en était la capitale et devait receler de nombreux trésors. Sans aucune vénalité, l'agent de P.U.R.E. ne voulait visiter que par curiosité, il filmerait et numériserait le plus d'informations possibles et ramènerait sans doute quelques babioles mais dans la seule optique de partager le savoir et les merveilles que recèleraient le site.

Ils arrivèrent enfin, dans les alentours de dix heurs du matin. Il passa son équipement d'escalade et aida la jeune fille à faire de même. Une anomalie attira son attention : les traces de pneu sur la piste étaient plus nombreuses et fraiches que les rapports officiels le mentionnaient mais il n'en tint pas compte, mettant cela sur la piètre fiabilité des locaux.

Cachée au fin fond d'une vallée et masquée sous la roche et la jungle tropicale, on pouvait sentir toute la majesté de l'endroit. Le proto-soldat ayant déjà été témoin de phénomènes extraordinaires en restait pantois. Quand il eu reprit contenance il lança joyeusement :

- Allons explorer ce magnifique endroit.

Zaina était en pleine rencontre avec des petits bonhomme bleu, lorsque son prénom retentit dans la salle. La chose aurait été normale si les bouches de ses nouveaux camarades n’avaient pas été fermées. L’africaine revint à la réalité et ouvrit les yeux en grognant. Ça faisait plusieurs années que personne ne l’avait réveillée le matin. Elle se mit assise et regarda autour d’elle. Doucement elle remit ses souvenirs dans le bon sens.

« Bonjour 7-6 »

Il voulait partir avant les premiers bouchons. Zaina mangea donc rapidement riz et produits locaux. Elle mit ensuite les vêtements adapté à leur excursion. 7-6 venait de la lui expliquer. Ça avait l’air super. Souriante et excitée, elle suivit le soldat jusqu’à la voiture. Elle passa le voyage à observer les paysages. Ils finirent enfin par arriver. La route n’avait pas été si longue finalement. Zaina en avait presque l’impression d’être partie quelques secondes plus tôt. Le site était impressionnant. Zaina avait hâte de le découvrir en entier. Elle ne savait déjà pas où donner de la tête. Avec la jungle et les bruits autour, Zaina ne serait pas été étonnée d’y rencontrer un ou deux tigres et quelques singes. Elle avait entendu dire qu’il y en avait dans dans la jungle.

« oui allons-y »

Elle commença à avancer. Le début fut tranquille. Puis elle marcha sur la mauvaise pierre et failli se prendre une volée de flèches. Elle retira son pied et n’osa plus bouger. La pointe de la flèche semblait visqueuse, comme induite de quelque chose.

« heu… on fait quoi maintenant ? »

Elle attendit la réponse du soldat et se mit à observer autour d’elle. Zut pas moyen de distinguer les pièges. Du moins selon la jeune fille qui n’avait aucune expérience dans ce domaine.

Il s'en fallut de peu pour qu'il perde sa camarade dans d'atroce souffrances, mince il ne lui avait pas parlé des pièges.

« heu… on fait quoi maintenant ? »

Le soldat savait qu'il devait rassurer Zaina sinon elle paniquerait et elle aurait d'autant plus de chances de tomber dans un autre piège.

- On continue. Je vais mener la marche doucement et tu tâchera de rester dans mes pas.

7-6 lui servirait de bouclier, il encaisserait les pièges lui même s'il le faut, après tout il en allait de sa responsabilité de garantir sa sécurité. Ils continuèrent ainsi l'exploration pendant une bonne demi heure sans incident. L'agent déclenchait les pièges qu'il jugeait sûrs pour en être débarrassé, ils n'auraient pas à y faire attention au retour.
Il enregistrait tout ce qu'ils voyaient et expliquait du mieux qu'il put les fonctions des bâtiments qu'ils croisaient, l'histoire derrière les bas reliefs et répondait de son mieux à toutes les questions que se posait la demoiselle, un peu comme un guide touristique mais dans un lieu parfaitement dangereux.

Arrivés devant une fontaine au centre d'une grande place, 7-6 ne pouvait plus nier l'évidence, tous les indices montraient que d'autres personnes étaient venues récemment dans ces lieux. Il fléchit instinctivement les genoux, en position pour réagir au plus grand nombre de cas de figure qui se présenteraient devant lui.

- Nous ne sommes pas seuls, tiens toi prête à te mettre à l'abri quand je te le dirait. Le soldat n'avait pas encore dégainé, il observait tous les recoins, les terrasses au dessus des maisons et chaque endroit d'où les autres visiteurs des ruines pourraient arriver. Ne tente rien, ai l'air inoffensive et apeurée, ce sera ton meilleur moyen de t'en sortir si ça se gâte.

Et ça se gâta, une dizaine d'homme sortit des bâtiments de l'autre côté de la place, il avaient l'air patibulaires et étaient armés d'AK-47. Trois autres groupes arrivaient par les grandes avenues qui menaient là, c'était une belle embuscade. Ils étaient encerclés et les hommes braquèrent leurs armes sur eux.
En un éclair 7-6 ramassa la jeune fille et parti en courant dans l'un des bâtiments. Il se mit à couvert avant de poser son précieux fardeau. Il la regarda dans les yeux bien calme il réprimait tout ce qu'il ressentait pour la rassurer, son inquiétude à son sujet, l'envie d'en découdre, la frustration de ne pas avoir accordé d'importance au indices, tout cela était enfermé dans une petite boite dans sa tête et il ne les sortirait que lorsque la situation sera arrangée.

- Zaina ? Il lui pressa doucement les mains. Regarde-moi s'il te plais. La jeune fille semblait paniquée. Écoute je vais arranger ça. Si quelqu'un approche tire avant de réfléchir. Ensuite change de cachette. Je suis désolé de t'avoir entrainé là dedans mais je te promet que tu vas t'en sortir. Il ne voyait pas comment il pourrait tenir sa promesse aussi simplement mais il ne laissa rien transparaitre. Il n'avait que son couteau et son revolver et ils étaient une trentaine, le jeu allait en valoir la chandelle.

Le proto-soldat s'adossa contre le mur, juste à côté de l'entrée du bâtiment où ils s'étaient réfugiés. Quelques uns des ennemis allaient forcément passer par là pour les poursuivre. Et cela se produisit comme il le pensait. L'homme fut saisi à la gorge par un poigne d'acier, il  ne laissa échapper qu'un petit couinement avant que ses vertèbres se rompent. Son meurtrier le délesta de son gilet pare-balles et de son arme avant de jeter le cadavre loin à l’extérieur. Il atterri en faisant un bruit mou et les autres vociférèrent.
7-6 sortit alors en ouvrant le feu.

Zaina se laissa dépasser par le soldat. Il s'y connaissait peut être mieux qu'elle. Elle se tendit en le voyant déclencher le premier piège. Se serait elle trompée ou le faisait il exprès ?  L'africaine fini par comprendre qu'il le faisait volontairement. Et se laissa distancer de quelques pas pour pouvoir éviter d'être blessée. L'agent se débrouillait vraiment bien. Elle avait de la chance d'être avec lui et était pressée d'être aussi efficace que lui. Attentive, elle l'écoutait à chaque fois qu'il prenait la parole. Elle observait chaque détails décrits par 7-6 les enregistrant dans un coin de sa tête. Les pièges semblaient loin derrière eux. Bien que sur ses gardes, Zaina se rapprocha du soldat. Elle fut finalement surprise de le voir s'arreter. Aucun piège à l'horizon pourtant. Zaina imita tout de même l'agent, on ne savait jamais. Elle écouta le soldat qui prenait de nouveau la parole. Fini le tourisme. Pas seuls,  bah c'était pas si grave. Les paroles du de son compagnon montraient le contraire. Génial. Si elle n'en montrait rien pour le moment, la jeune africaine avait peur. On a tous peur du danger. Du moins au fond de nous. Sauf ceux qui ne tiennent pas à la vie. La jeune fille hocha la tête.

Soudain des hommes armés sortirent de leurs cachettes. Super, ils risquaient de finir troué de partout. Zaina essayait de les regarder tous en même temps. Effrayée elle n'avait même pas pensé à sortir son arme. 7-6 la prit et l'emmena à l'écart. Du moins le plus qu'il le pu. La jeune fille ne bougeait plus, figée par la peur. Les paroles du soldat mirent un moment à atteindre le coin réfléchi de son cerveau. Elle devait réagir et dépasser sa peur. Il le fallait sinon elle était morte. Si la peur l'emportait elle ne saurait pas se servir de son arme. Elle fini par hocher la tête. Elle avait compris.

Tirer et partir ça avait l'air plutôt simple. Elle se plaça de façon à pouvoir partir. Les lieux ne manquaient pas au final. Cachée elle suivit les mouvements du soldat jusqu’à ce qu'il disparaisse de son champ de vision.  Elle entendait tout mais ne voyait plus rien. Zaina voulu aller voir, cependant un homme passant par la fenêtre lui en enleva l'idée. 7-6 était peut être déjà mort. Pas la peine d'aller vérifier. Elle devait sauver sa propre vie. Son arme en main elle tira dans la tête de l'homme. Sans se préoccuper d'avoir bien visé ou non, la jeune fille changea de cachette. Ces changements la firent monter jusqu'au toit du bâtiment. Elle pu alors voir 7-6 tirer sur les hommes. Cependant elle ne pouvait pas encore l'aider elle devait déjà se... Sa pensée fut interrompue pas un coup sur la tête. Zaina ne su pas ce qu'il se passa ensuite. Ses poursuivants avaient bien l'intention de l'interroger sans oublier de s'amuser un peu avec elle. Un peu maigrichonne,  cependant ils avec ce qu'ils avaient sous la main. Autant dire que ça n'allait pas être joyeux. Sauf s'ils étaient arrêtés avant le pire.

7-6 s'en tenait aux classiques : depuis un couvert une ou deux rafales les plus précises possibles et on change d'abri pour ne pas se faire encercler. Jusque là ça fonctionnait étonnamment bien, ses adversaires ne devient pas être très bien entrainés. Le kevlar qu'il avait récupéré n'était pas de première jeunesse mais il remplissait son rôle.  Économisant les cartouches de son Handcanon il réutilisait les armes de ses victimes dès qu'il le pouvait. Ses petites manœuvres lui avait fait faire le tour de la place et il avait réussi à abattre plus de la moitié des pillards. Il entendait les tirs du 9mm de Zaina de temps en temps, rassuré de la voir se débrouiller il devint de plus en plus audacieux, cherchant le corps à corps avec plusieurs adversaires pour les pousser à se concentrer sur lui. Les derniers étaient plutôt coriaces et bien barricadés dans un bâtiment, le soldat récoltât quelques blessures pour les déloger.

Une fois sa sombre besogne terminé il tendit l'oreille pour retrouver Zaina au sons de son arme mais rien, plus une détonation. Inquiet, il se précipita à sa recherche. Il retrouva un cadavre là où il l'avait caché. Heureusement ce n'était pas celui de l'adolescente. Il suivit la piste de cadavres laissés par sa jeune acolyte et rejoignit le toit.
Là il vit trois homme penchés sur son corps inerte. Son sang ne fit qu'un tour. une explosion de rage balaya tout dans son esprit. Il fonça à une vitesse quasi supersonique sur les hommes. Un puissant coup de pied de face transperça le premier de part en part, le tuant sur le coup. Il en saisit un autre par le cou, le soulevant du sol en l'étranglant à moitié, il posa son autre main sur la clavicule, verrouilla ses prises et avec des craquements et un bruit de succussion écœurant il arrachât la tête et une partie de la colonne vertébrale au reste du corps de sa victime. Jetant le mort il s'approcha du troisième homme les mains couvertes de sang. Le pillards totalement terrorisé préféra sauter du toit plutôt que d'affronter un pareil monstre.

Les menaces éradiquées, le proto-soldat se précipita au chevet de Zaina. Elle respirait toujours, ils l'avaient juste assommée. 7-6 poussa un soupir de soulagement et pris la jeune fille dans ses bras. Il descendit en lui murmurant qu'elle était sauvée et qu'il était désolé de ne pas avoir correctement tenu sa promesse. Il la posa délicatement près de la fontaine et commença à lui mouiller le visage avec un mouchoir trempé dans la fontaine pour la réveiller. Elle se réveillerait avec une vilaine bosse et des maux de tête mais au moins elle se réveillerait. Lorsqu'il la pansait, il remarqua que l'eau coulait bizarrement sur sa peau mais il n'y prêta pas vraiment attention, plus attentif à la santé de son amie.

Inconsciente la jeune fille ne pouvait plus cacher ni contrôler les effets de son don. Même dans cet état elle était capable de ressentir le moindre point d'eau. Il y en avait un énorme à coté d'elle d’ailleurs. Dans l'inconscience elle ressentait encore plus son pouvoir. Elle se focalisa sur le point d'eau. Le niveau d'eau de la fontaine doubla de volume. Puis elle sentit de l'eau sur son visage ce qui la réveilla. Elle tenta de se lever, trop rapide. Ce geste lui donna mal à la tête. Puis elle senti son pouvoir encore activé sur la fontaine. L'africaine se força à en détourner son attention. Le niveau de l'eau descendit naturellement pour revenir au niveau habituel.

- J-Je suis restée longtemps comme ça ?

Zaïna regarda le soldat. Assez pensé à elle pour le moment. Même blessée elle avait tendance à faire passer les autres avant elle. Et puis ses blessures n'avaient pas l'air importantes. Elle avait plutôt bien évité les balles. Elle était fière d'elle au final, même si le soldat avait du en tuer plus qu'elle. Tuer, elle avait vraiment tué tout ces hommes ? Jusqu'à présent, si ele avait déjà eut affaire à la mort dans son vilage et en ville, elle n'avait jamais eut à tuer. La survie avant tout. Son arme qui n'avait servit qu'a immobiliser ses adversaires, avait tué. Elle n'avait jusque là pas réfléchit. Les soldats ne lui en avaient pas laissé le temps. Que faire à présent ? Que penser ? Elle regarda le soldat effrayé de ce qu'elle avait fait.

- Ce... ces soldats... j'ai... je les ai... je...

Des larmes se mirent à couler sur ses joue. Elle en avait complètement oublié la santé de 7-6. concentrée sur les actes qu'elle venait de commettre. Allait elle devenir comme le mari de son amie ?

- Je ne veux pas devenir comme lui

Elle avait pensé à voix haute sans s'en rendre compte. Même si elle l'avait fait pour sa survie, elle regrettait son geste.

7-6 fut soulagé de voir la jeune fille ouvrir les yeux. Lorsqu'elle se redressa trop vite il la soutint le temps que les vertiges s'estompent.

- J-Je suis restée longtemps comme ça ?

- Pas plus d'un quart d'heure. Pardonne moi, je n'ai pas réussi à te protéger. Je n'aurais pas du t'entrainer là dedans.

Zaina posa ensuite un regard effrayé sur le soldat. Elle venait de le voir tuer une trentaine de personnes assez facilement et elle avait été elle même victime de la brutalité de ces hommes, il était normal selon lui qu'elle soit effrayée.

- Ce... ces soldats... j'ai... je les ai... je...

Des larmes commencèrent à couler sur ses joues. "Aie, pensa 7-6, je me suis encore planté." Il la prit dans ses bras et la serra fort pour l'apaiser. C'était les premières vies qu'elle prenait, c'est un moment très important dans une vie et une mauvaise réaction de sa part aurait de graves conséquences sur l'avenir de la jeune fille.

- Je ne veux pas devenir comme lui

Ça c'était on ne peut plus clair, elle ne voulait pas devenir un meurtrier de sang froid et l'agent le comprenait parfaitement. Il fallait maintenant lui expliquer et lui faire accepter la situation. Lorsque ses sanglots se calmèrent un peu il s'écarta et, les mains sur ses épaules et la regardant dans les yeux, il commença :

- Oui tu as tué ces hommes. C'est un fait et rien ne pourra changer ça. Prendre une vie n'est jamais un acte anodin tu viens d'en faire l’expérience mais ce n'est pas que l'acte que tu dois juger. Tu défendais ta vie, et la mienne indirectement, le "toute vie est précieuse" inclue aussi la tienne. Qui plus est, au vu de ton expérience du combat je t'avait dit de ne pas faire dans la dentelle et je suis toujours sûr d'avoir eu raison. Ça aurait été pire pour nous si tu ne les avait pas tués. Maintenant que l'adrénaline redescend tu y vois à la fois plus clair mais aussi avec moins de certitudes. C'est normal. Tu as une conscience et c'est elle qui te fait souffrir. La douleur et les regrets ne s'estompent pas avec le temps ou la quantité, on apprends juste à les accepter et à vivre avec. Seuls les monstres ne ressentent pas ça, même moi je dois vivre avec les morts que j'ai causé. Alors il n'y a aucune chance que tu devienne comme lui.

7-6 souriait et essayait d'être le plus convainquant et sûr de lui possible.

Le soldat la serra contre lui. Comment faire ? Comment vivre avec tous ses morts ? Lentement, les larmes s'arrêtèrent. Elle resta cependant horrifiée de son geste. 7-6 prit la parole. Toute vie est précieuse. Raison de plus pour regretter son geste. Était-elle en droit de faire passer sa vie avant celle des soldats ? Elle savait bien qu'eux n'auraient pas hésité. Pourtant, elle regrettait. Il avait raison. Il ne savait pas de qui elle parlait, cependant, il avait deviné ce qu'elle voulait. Comment faisait-il pour vivre avec tous ses morts ? Était-ce vraiment possible. C'était dur de ne pas être un monstre finalement. Peut-être valait mieux ne pas avoir de conscience.

- ce... C'est trop dur... J'y arriverais jamais...

Elle le regarda. Sa détresse était visible dans ses yeux. Comment faisait-il pour être si calme. Où simplement faire semblant. Elle était prête à tout abandonner. Le cadre était magnifique avec la cité et tout le paysage. Pourquoi tous ses morts. Pourquoi gâcher le paysage ainsi ? Et il y avait 7-6. Elle devait se forcer à penser au soldat. Se forcer à détourner ses pensées de ce cauchemar. Elle mit un moment à y parvenir. Les cadavres n'aidaient pas vraiment fait pour l'y aider.

- T-toi... ce, ça va ? O-on fait quoi deux ?

Elle montra les cadavres qu'elle voyait encore. Ces hommes n'étaient pas seuls. Il y en avait forcément d'autres. Pourquoi étaient-ils venus ? On ne tue pas les gens comme ça sans raisons.

- tu sais ce qu'ils faisaient ici ? Tu crois qu'on peut continuer à découvrir cette cité ?

Elle finit par se lever et regarde son reflet dans l'eau. La douleur s'était provisoirement calmée. Elle allait tout faire pour ne pas devenir comme le mari de sa meilleure amie. Zaïna ne savait pas si elle réussirait de nouveau à se protéger. Mais elle n'irait pas tuer pour le plaisir.

7-6 voyait que ses paroles faisaient leur chemin dans l'esprit de la jeune fille. Bien. Le processus amorcé il faudra le poursuivre jusqu'à sa conclusion, quelle qu'elle soit.

- ce... C'est trop dur... J'y arriverais jamais...

- Tu n'as pas vraiment le choix, soit tu te bats, tu montres assez forte et tu surmonte ça soit tu te laisse aller et tu sombres. Je t'aiderai de mon mieux mais c'est à toi de résoudre la crise qui t'habite.

Le désespoir que le soldat pouvait lire dans ses yeux était néfaste pour elle, il devait l'en débarrasser. Il gardait son calme et faisait tout pour l'apaiser parce qu'avec le temps et la quantité on parvient plus vite à passer outre. Il ne voulait pas qu'elle en arrive à ce point, ce serait trop cruel et absurde pour une enfant mais il fallait régler ça maintenant, peu importe le moyen.

- T-toi... ce, ça va ? O-on fait quoi deux ?
7-6 sourit franchement.
- Je vais très bien, ne t'inquiète pas. Je suis un monstre après tout. Pour ce qui est des corps, je ne sais pas trop quoi en faire, d'habitude ce sont les équipes techniques de P.U.R.E. qui passent après moi. Le plus simple serait de trouver les fosses sépulcrales de la cité et de les y jeter, sinon on peut leur faire un bucher. Ce n'était pas les meilleures idées du monde mais au moins ils laisseraient les ruines propres et puis cela pourrait servir à Zaina à exorciser les évènements.

- tu sais ce qu'ils faisaient ici ? Tu crois qu'on peut continuer à découvrir cette cité ?

- Je penses qu'il s'agissait de pillards, de trafiquants de drogue ou toute autre engeance de ce type, on donc a rendu un fier service à la société. S'ils avaient d'autres complices présents dans les ruines, il est possible que ce soit ceux qui sont arrivés bien après le début des hostilités. Je doute qu'il en reste d'autres par ici, le bruit les aurait attirés. Du coup on a le champ libre pour poursuivre, si tu en as toujours envie.

Lorsqu'elle se leva pour contempler son reflet dans le bassin il se redressa et se plaça derrière elle. Sur l'eau on pouvait voir sa silhouette entourer celle de la jeune fille, comme une armure protectrice.

- Regarde Zaina, regarde ton reflet. Y vois-tu un assassin ? Moi je vois une jeune fille forte et courageuse, une survivante à qui la vie n'a pas fait de cadeaux mais qui a quand même gardé son humanité.

Pas le choix, il avait raison. C'était pourtant dur de relever la tête. Elle allait enfermer tout ça dans une petite case jusqu'à la prochaine fois. Elle posta son attention sur le soldat pour détourner ses pensées des meurtres qu'elle avait commis. Pour le moment, ça semblait marcher. Les mettre dans la fosse, ils seraient retrouvés. Un feu pourrait attirer d'autre personne.

- Je ne sais pas, qu'elle idée préfères-tu ?

7-6 restait calme. Comment faisait-il ? Ils pouvaient continuer sa visite. Zaïna en aurait presque sauté de joie. Si les meurtres n'entachaient pas sa joie. Elle s'en voulait encore. Enfermée dans un coin de son cerveau, la douleur s'était atténuée.

Penchée au-dessus du bassin, elle observait toujours son reflet. Elle avait du mal à y revoir l'adolecsente volontaire et pleine d'enthousiasme. Pourquoi c'était si dur ? Elle avait encore du mal à se comporter comme avant. 7-6 semblait rester si calme.

- C-comment tu fais pour être aussi calme ?

Zaïna mit tout son cœur et sa volonté pour aider l'agent à se débarrasser des corps. C'était bon, ils pouvaient à nouveau continuer leur visite. Une fille forte et courageuse qu'il avait dit. Il fallait donc qu'elle se montre à la hauteur.

- Bon, on y va ?

Elle observait de nouveau les habitations de la cité perdue. Une fois les cadavres disparue, c'était tout de suite mieux. Elle rangea son arme comme le lui avait montré 7-6. Puis elle se mit en marche s'enfonçant à nouveau dans la cité.

- Je ne sais pas, qu'elle idée préfères-tu ?

- Je pensait à les jeter dans tous les pièges que nous avons évité, ça attirera moins les soupçons. Il voyait bien que Zaina faisait de gros efforts et lui sourit pour l'encourager.

- C-comment tu fais pour être aussi calme ?

- Je n'ai que l'air calme, le feu du combat coule toujours dans mes veines. Je ne fais que le garder sous contrôle. Ça demande du temps, il m'en a fallu beaucoup pour ne pas rester une bête enragée après un affrontement, mais le self-control est encore plus important que la force ou le talent.

Voyant que la jeune fille reprenait du poil de la bête, ils entamèrent la sombre besogne de se débarrasser des corps. Les trainant plusieurs à la fois, 7-6 eu tôt fait d'avoir nettoyé les ruines. Remarquant les efforts de sa camarade, il ne put que l'en féliciter.

- Bon, on y va ?

Très bien madame. répondit-il avec un grand sourire.

L'exploration des ruines reprit enfin, le soldat plusieurs mètres devant Zaina pour déclencher les pièges dans le vide. Ils virent des merveilles d'architectures, des coupoles, une arène et bien d'autres prouesses architecturales si grandioses qu'ils se demandaient bien comment elles avaient vu le jour.

En fin d'après midi ils atteignirent le fond de la vallée, là où les deux paroi rocheuses se rejoignaient. Un immense temple avait été bâti à cet endroit. Lorsqu'ils pénétrèrent le lieu de culte ils furent frappés par tant de majesté. Une très longue procession de colonnes les encadrait et au fond une statue aux proportions colossales. Elle représentait une magnifique femme, des trais fins et gracieux entourés par une longue cascade de cheveux. Elle avait une queue de poisson à la place des jambes et ses mains en coupe tenait une étrange chose bleutée qui réfléchissait la lumière.

- Ça doit être Inevra, leur divinité majeure. Déesse du fleuve, elle symbolise a la fois la vie, l'éternité, la sagesse et la nature sauvage. On lui associait souvent le don de double vue. On va voir de plus près ?

Tandis qu'ils s'avançaient, prudents, les détails de la statue leur apparurent peu à peu. La pierre était d'un blanc doux et veiné de lignes bleu très clair, inaltéré par les siècles, la statue semblait sur le point de prendre vie devant eux. Derrière sa beauté enchanteresse, on pouvait deviner un air triste mais aimant, comme une mère qui regarderait ses enfant partir. La chose bleue dans ses mains était une énorme pierre précieuse, magnifiquement taillée en forme de larme, elle possédait toute la palette des bleus selon l'angle avec lequel on la regardait.

- La larme d'Inevra, le dernier cadeau qu'elle aurait fait à ce peuple qu'elle a enfanté, une merveille qui ne devrait être qu'une légende. Le soldat resta un moment immobile, les bras ballant à contempler cette merveille. Lorsqu'il se retourna enfin vers la jeune fille, il arborait un sourire espiègle. On monte l'admirer de plus près ?