Le chat et le lapin , c'est parti pour les câlins ? [ PV Meryn Royer ]

Mais comment j’avais fait pour me retrouver encore dans une situation pareille moi ? Je regardais devant moi, blasée par cette situation pourtant surprenante. Comment vous expliquer. J’étais maintenue contre un mur par un type, probablement bourré, qui m’empêchait de parler, le tout dans une des ruelles de cette si merveilleuse ville de Londres. Je ne savais pas vraiment comment j’en étais arrivée là, mais j’étais là et je réfléchissais même pas à comment m’en sortir. J’étais blasée. Ouais, c’était le bon mot. Blasée. En vrai, j’avais la flemme de réagir et mon manque de réaction semblait énerver cet imbécile. Je sentis sa main passer sur mon ventre et je le regardais, impassible. Je lâchais un long bâillement avant de lui mordre la main. Il me gifla et mon genoux s’envola faire un câlin à ses parties génitales, violemment. Il me lâcha, se tenant l’entre jambe, semblant particulièrement énervé. J’attrapais ma hache, le fixant placidement.

- Tu ferais mieux de dégager, ta vue me débecte.

Mon regard sérieux devait avoir moins d’effet que ma hache, mais mon but était atteint et je m’asseyais contre le mur de la ruelle, l’observant déguerpir. Je lâchais un soupir, me recroquevillant dans l’ombre. Je fermais les yeux, rabattant ma capuche sur ma tête.

Je crois que je me suis endormie car un bruit me fit sursauter et quand j’ouvris les yeux, quelqu’un se trouvait dans la ruelle. C’était probable qu’il ne m’ait pas vue, j’étais dissimulée, mais j’en profitais pour l’observer, silencieuse. C’était un jeune homme, sûrement de mon âge environ, et qui avait une capuche à oreilles de chat. Je faillis l’engueuler pour m’avoir réveiller, mais il parla avant que je n’en ai eu le temps.

- Tiens, je ne suis pas la seule à penser ça ?

Je me redressais et venais m’asseoir face à lui, le fixant en silence, ne sachant pas trop quoi rajouter. Les relations c’était pas trop mon truc. Je ne savais même pas pourquoi je lui parlais… Parce qu’il semblait à peu près dans la même situation que moi ? Possible.

- Tu dis que t’es seul et tu veux que je m’en aille ? Nah, je reste là.

Je ne voulais pas le laisser seul… Je savais pas pourquoi j’étais gentille avec lui, je le connaissais pas, mais… il était dans la même situation que moi, non ? Alors autant s’entraider… Il semblait vraiment perdu, c’était triste… Je tendis la main, sans vraiment y réfléchir, et tirais très doucement et délicatement sur une des oreilles de sa capuche.

- J’adore ta capuche…

Je lâchais le vêtement, un peu perdue. Ça le dérangeait peut-être que je fasse ça ? J’étais vraiment nulle… Pourquoi j’étais encore en vie ? Je voulais juste mourir. Rejoindre Jim… ça faisait plus de cinq ans maintenant… Pourquoi n’avais-je pas le droit d’abandonner ? Je laissais ma tête tomber en arrière, se cognant contre le mur derrière moi, provoquant un son assez audible. Je recommençais, pensive, observant le garçon à capuche, sans rien dire.

- Des ennuis ? Je m’en attire toute seule, ne t’inquiètes pas pour ça…

Je l’observais, silencieuse. Je n’avais pas remarqué qu’il était en train de faire exactement la même chose que moi et qu’on avait parlé en même temps. C’était étrange… Je penchais la tête sur le côté, le regardant sans trop savoir quoi dire. J’avais arrêté de me taper la tête lorsqu’il s’était relevé, reprenant la parole. Si je voulais crever ? Bien sûr… Mais je n’en avais pas le droit, je devais vivre… Parce que c’était ce que voulait Jim… Je pris sa main en lui faisant un petit sourire timide, me relevant.

- Moi c’est Meryn… Enchantée Koga…

J’époussetais mon sweat et ma jupette, remettant ma hache bien correctement dans mon dos, m’étirant doucement. Je n’avais pas lâché la main de Koga, mais j’étais prête à partir.

- Allons-y !

Je souris, perdue. Depuis quand j’étais amicale avec des inconnus moi ? J’étais amicale avec personne d’habitude…

Je tournais la tête vers ma hache, l’observant un moment, pensive. Non, j’avais pas envie de lâcher mon arme, elle était ma seule amie depuis Jim… Je haussais les épaules, sans remarquer que Koga avait fait le même geste au même instant. Il lâcha ma main et avança en m’expliquant le chemin et je le suivis sans broncher. Moi, les ennuis, j’avais l’habitude.

- Bah, moi on m’appelle pas, c’est plus simple, mais je m’en fiche de comment on t’appelle, c’est leur problème, pas le mien.

Je devais sembler un peu brusque à ses yeux, mais j’étais comme ça… J’essayais d’instaurer une distance entre moi et les autres, mais la contradiction entre ça et le fait que je ne veuille pas le laisser seul était assez flagrant. Je ne me comprenais pas mais je m’en fichais. Je marchais à peine un pas derrière lui, observant sa capuche à oreilles en silence. S’il pensait me faire fuir avec ces paroles, il était loin du compte.

Un coup de klaxon détourna mon attention, la portant sur une voiture qui arrivait à toute allure. Elle n’allait probablement pas réussir à s’arrêter, c’était mal parti pour réussir à arriver au fast-food. Je n’eus même pas le temps de réagir qu’un éclair s’échappa de la main de Koga pour couper la voiture en deux. Je clignais des yeux, un peu étonnée, observant ce qui restait de la voiture. Koga semblait avoir pété un câble et je trouvais ça plutôt sexy, il ne se laissait pas faire le chaton. Je souris en l’observant s’avancer vers le chauffeur qui semblait perdu. Il n’allait probablement pas faire long feu, mais en fait, je n’en avais cure, il allait recevoir le châtiment qu’il avait mérité. Je m’étirais, les observant en baillant, attendant que Koga ait fait ce qu’il voulait.